Finesse et géométrie – Pascal

Dans les Pensées, 513, Blaise Pascal note sur la science : « Car le jugement est celui à qui appartient le sentiment, comme les sciences appartiennent à l’esprit. La finesse est la part du jugement, la géométrie est celle de l’esprit. Se moquer de la philosophie, c’est vraiment philosopher. »

Pour mieux comprendre cette citation, observez que Blaise Pascal distingue deux sphères de compétence intellectuelle : le jugement et l’esprit scientifique. Selon lui, le jugement est lié au domaine du sentiment, de la finesse et de la compréhension intuitive, tandis que les sciences appartiennent à l’esprit rationnel, à la géométrie intellectuelle et à la logique. Dans cette citation, il met en avant l’idée que le jugement est crucial dans l’évaluation des choses, des idées et des situations. C’est par le jugement que nous appréhendons et évaluons le monde de manière plus subtile, en tenant compte des nuances, des contextes et des subtilités. La finesse, cette capacité à discerner et à appréhender les détails et les nuances, est donc attribuée au jugement. Par ailleurs, Blaise Pascal associe les sciences, et en particulier la géométrie, à l’esprit. Il considère que les sciences reposent sur une rigueur logique, une méthode systématique et une analyse rationnelle, caractéristiques de l’esprit scientifique. Enfin, la formule finale « Se moquer de la philosophie, c’est vraiment philosopher » nous rappelle que même la critique ou le rejet de la philosophie implique une réflexion et une forme de pensée. Alors, est-ce par jugement ou esprit scientifique que quelqu’un se moque de la philosophie ?

Courte biographie de Blaise Pascal

Blaise Pascal naît en 1623 à Clermont-Ferrand le 19 juin. Il arrive à Paris en 1631, puis à Rouen en 1639. Il publie l’année suivante son premier essai : Essai sur les coniques. En 1642, il fait des essais de construction d’une machine à calculer. Six ans plus tard, il met en place une expérience célèbre au puy de Dôme et à la tour Saint-Jacques à Paris. Sa vie est marquée par des problèmes de santé. Les Pensées sont une œuvre publiée à titre posthume en 1669, à partir des fragments qu’il laissait derrière lui.
Il vit au temps de Corneille, La Rochefoucaud, La Fontaine, Molière (plus vieux) ; Madame de Sévigné, Bossuet, Boileau, Racine, La Bruyère (plus jeunes).

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