Qu’est-ce que la croissance économique ?

La croissance économique désigne l’augmentation soutenue des richesses produites par un pays sur une période déterminée. Elle est couramment mesurée par le produit intérieur brut (PIB), qui englobe la somme des valeurs ajoutées provenant à la fois de la production marchande et non marchande. Le PIB peut être analysé en termes de consommation des ménages, d’investissement, d’exportations et de variation des stocks, permettant ainsi d’évaluer la performance économique d’un pays. Toutefois, le PIB, bien qu’utile, présente des limitations puisqu’il ne prend pas en compte des aspects essentiels tels que la soutenabilité, les externalités négatives, ou encore le bien-être des populations. Pour pallier ces insuffisances, des indicateurs alternatifs comme l’Indice de Développement Humain (IDH) sont utilisés, intégrant des dimensions qualitatives telles que l’espérance de vie et le niveau d’instruction.

La croissance économique est un phénomène relativement récent, ayant connu des périodes de forte expansion comme les « Trente Glorieuses » de 1950 à 1973 et le dynamisme économique de l’Asie entre 1973 et 2011. Les sources de cette croissance peuvent être divisées en deux catégories principales : la croissance extensive, basée sur l’augmentation des quantités de capital et de travail, et la croissance intensive, résultant de l’amélioration de la productivité des facteurs de production grâce aux innovations et au progrès technique. La théorie de la croissance endogène met en lumière l’importance des investissements dans le capital technologique et humain, tandis que les institutions jouent un rôle crucial en garantissant les droits de propriété et en encourageant l’innovation. C’est tout cela que nous allons étudier dans ce cours.

I. Définition et mesure de la croissance

La croissance économique se réfère à l’augmentation des richesses produites par un pays sur une période donnée. Cet accroissement est principalement mesuré par le produit intérieur brut (PIB).

Le PIB représente la somme des valeurs ajoutées (VA) générées par la production marchande (calculée comme le chiffre d’affaires moins les consommations intermédiaires) et la production non marchande (calculée selon les coûts de production).

Le PIB peut être décomposé en différentes utilisations :

  • Consommation des ménages (C)
  • Investissement (I)
  • Exportations (X)
  • Variation des stocks (VS)

Ainsi, l’expression du PIB est donnée par l’équation suivante :
[ PIB = C + I + X + VS ]

Le PIB nominal mesure la valeur des biens et services produits à des prix courants, tandis que le PIB réel est ajusté en fonction de l’inflation et mesure le pouvoir d’achat. Pour comparer la richesse entre différents pays, on utilise souvent le PIB par habitant, qui prend en compte la taille de la population.

Historiquement, la croissance économique mondiale a été particulièrement forte entre 1950 et 1973, période connue sous le nom de « Trente Glorieuses ». En Asie, une forte croissance a été observée de 1973 à 2011. Ce changement géographique de la croissance des pays développés vers les pays en développement suggère un phénomène de rattrapage économique.

II. Le PIB est-il un indicateur pertinent ?

Bien que le PIB soit largement utilisé pour mesurer la performance économique, il présente plusieurs limitations.

Avantages du PIB :

  • Mise en place de l’Indice de Développement Humain (IDH) pour intégrer des aspects qualitatifs.
  • Mesure la production marchande.
  • Taux de Croissance Annuel Moyen (TCAM) permet de repérer les phases de croissance dans l’histoire.
  • Évalue la production de biens et services.
  • Indique l’évolution de l’activité économique.
  • Calcule le niveau de vie moyen par le PIB par habitant.

Inconvénients du PIB :

  • Ne mesure pas la production domestique et la satisfaction qu’elle apporte.
  • Ne prend pas en compte la soutenabilité à long terme.
  • Ne considère pas les externalités négatives (comme la pollution).
  • Ignore l’économie illégale.
  • Ne mesure pas directement le développement humain ni le bien-être.
  • Ne tient pas compte des inégalités sociales.

L’Indice de Développement Humain (IDH) est une alternative au PIB, classant les pays de 0 à 1 en fonction de composantes qualitatives. L’IDH inclut :

  • Le Revenu National Brut (RNB)
  • L’espérance de vie
  • Le niveau d’instruction (durée attendue et durée moyenne de scolarisation)

III. D’où vient la croissance ?

La croissance extensive provient de l’augmentation de la quantité des facteurs de production (FDP).

La fonction de production indique le niveau maximal de production avec une combinaison définie de facteurs :
[ Q = f(K;L) ]
où ( K ) représente le capital et ( L ) le travail.

La quantité de travail dépend de la croissance de la population, du taux d’activité et de l’évolution du temps de travail. L’investissement (I) se traduit par des dépenses permettant aux entreprises d’augmenter leur stock de capital fixe. L’investissement a plusieurs effets sur la croissance économique :

  • Achat de matériel qui génère des revenus (redistribution) sous forme de profits et de salaires, stimulant ainsi la demande et la croissance.
  • Augmentation des capacités de production, entraînant une hausse de l’offre et de la croissance.

Ainsi, la croissance économique peut être due à l’augmentation des quantités de capital et de travail disponibles, caractéristique de la croissance extensive.

La croissance intensive résulte de l’augmentation de la productivité des facteurs de production.

La productivité mesure l’efficacité des facteurs de production, définie comme le ratio de la production sur les facteurs utilisés. La productivité peut augmenter de plusieurs façons :

  • Améliorations technologiques et innovations (progress technique, PT).
  • Accroissement des qualifications du travail (formation, investissement dans le capital humain).
  • Réorganisation du travail.

Les gains de productivité, issus de l’innovation et du progrès technique, se traduisent par :

  • Baisse des coûts de production, entraînant une diminution des prix et une augmentation de la compétitivité et des exportations.
  • Hausse des salaires grâce aux profits accrus, augmentant le pouvoir d’achat et la consommation.
  • Augmentation des profits réinvestis dans l’économie.
  • Hausse des prélèvements obligatoires, permettant une augmentation des dépenses publiques.

Ces gains de productivité stimulent les moteurs de la croissance et favorisent la redistribution, établissant un lien direct entre progrès technique et croissance économique.

Théorie de la croissance endogène

La croissance endogène explique l’origine du progrès technique comme étant issu des investissements dans divers types de capital :

  • Capital fixe (infrastructure)
  • Capital technologique (recherche et développement)
  • Capital humain (formation, éducation)

Les agents économiques (entreprises, ménages, État) investissent dans ces capitaux, générant des externalités positives (nouvelles connaissances, innovations) qui stimulent le progrès technique. La croissance économique alimente ainsi le progrès technique, créant un cercle vertueux.

Rôle des institutions

Les institutions jouent un rôle crucial dans la croissance économique, notamment les institutions juridiques qui garantissent les droits de propriété et assurent l’utilisation efficace du capital. Les brevets, en tant que protection temporaire des innovations, encouragent les entreprises à innover.

Différentes institutions régulent le marché, assurent sa stabilité et maximisent le bien-être des consommateurs en évitant les situations de monopole. Bien que les brevets créent temporairement des monopoles, ils incitent à l’innovation, favorisant ainsi le progrès technique et la croissance économique.

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